Ce matin, plongée au programme. Mais pas n’importe quelle plongée !
Une plongée où il n’y pas besoin de savoir nager, pas besoin de savoir respirer par la bouche dans un tuba ou (pire encore !) un détendeur. Le seul prérequis c’est de savoir… marcher. Aujourd’hui on teste donc la plongée en scaphandre. Si comme moi vous pensiez les scaphandres limités aux albums de Tintin ou aux couples en lune de miel à Bora Bora, vous allez être surpris. Notre équipe de testeurs ce matin est assez hétéroclite. Deux plongeurs, une personne qui n’aime pas avoir la tête sous l’eau et un enfant de sept ans. De quoi récolter tous les points de vue possibles.
Direction l’Intercontinental de Moorea ! Même si l’hôtel est fermé, il reste quelques courageux prestataires. C’est le cas de Vincent avec son activité Aquablue. Vincent nous accueille chaleureusement et, après nous avoir rapidement présenté Aquablue, nous conduit déjà au bateau. Pas de longue préparation de matériel comme pour une plongée classique, en dix minutes nous sommes déjà sur l’eau. Une courte navette et nous voici entre les deux motu face à Tiahura.
Sur place Vincent rappelle à certains et apprend aux autres les rudiments de la communication sous l’eau (‘OK’, ‘ça ne va pas’…) tandis que Vetearii, notre photographe privé, finit de préparer le matériel. Difficile d’être attentif comme il le faudrait quand on voit les gros casques jaunes se mettre à l’eau un par un !
Vincent nous présente ensuite le fonctionnement des casques. Nous aurons la tête au sec tout au long de l’activité (surprenant pour une plongée). Le casque est alimenté en air tout le temps depuis le bateau, des câbles jaunes flottent d’ailleurs à la surface comme si quelqu’un avait renversé ses spaghettis dans le lagon. Les casques ont l’air bien lourds et Vincent nous assure qu’une fois dans l’eau nous ne les sentirons pas.
Habitué de plongée, je ne peux qu’être dubitatif devant cet objet si particulier.
Il est temps de se mettre à l’eau !
Un par un nous descendons l’échelle à l’arrière du bateau. Une fois l’eau aux épaules, Vincent nous pose le casque et c’est parti. Première surprise, nous sommes sous l’eau, mais au sec. Pas d’eau dans le nez, les oreilles, je pourrais même avoir du gel dans les cheveux sans souci… si jamais j’avais des cheveux.
Deuxième surprise, on ne nage pas, on marche. On se met à sautiller gaiement, on pourrait presque se croire sur la Lune, tous nos déplacements sont lents et nous avons l’impression d’être tout léger.
Vincent attend (patiemment) que nous ayons fini de jouer pour débuter la balade. Le lagon entre les deux motu regorge de vie. Des carangues, des poissons papillons et une raie qui nous suit tout au long de notre balade. Mais il faut bien avouer que nous passons presqu’autant de temps à regarder les poissons qu’à se regarder les uns les autres déambuler lentement.
Une véritable expérience lunaire
Au bout de trente minutes sous l’eau, Vincent nous indique que ceux qui veulent peuvent essayer de retirer leur casque. À genoux dans le sable, je retire mon casque et le porte à bout de bras au-dessus de ma tête avant de vite me re-glisser dedans !
Enfin les cheveux mouillés !
Il est temps de remonter sur le bateau en file indienne par la même petite échelle qui nous a aidée à descendre.
Le trajet du retour est l’occasion de partager nos expériences. Les plongeurs sont surpris, l’enfant ravi d’avoir pu voir les poissons et d’avoir « marché sous l’eau » et notre réfractaire des activités sous-marines envisage maintenant de faire un baptême de plongée. Autant dire que tout le monde est séduit !
Plonger dans l’histoire.
Vincent propose cette activité depuis 22 ans maintenant. Et si aujourd’hui le matériel est récent et relié à des bouteilles d’air comprimé en surface, cela n’a pas toujours été le cas. Bien au contraire. Vincent a toujours, à l’abri dans une malle, tout l’attirail du parfait Pieds Lourds de l’époque. Et le plus surprenant c’est que ce matériel fonctionne toujours. Le casque en cuivre, les bottes lestées (taille unique), la combinaison en toile. Il y a même la pompe à air manuelle avec ses grandes roues et son coffre en bois !
Encore aujourd’hui, Vincent plonge avec son matériel, même si ses sorties sont limitées à des événements très ponctuels. C’est assez fascinant et pour ceux qui s’intéressent un peu à la plongée, une chance de pouvoir découvrir ce morceau d’histoire.
L.L.